Dépendance

Apprendre à s’aimer, c’est aborder le sujet délicat de la dépendance. (Dépendquoi ?) Nous pouvons avoir la croyance que si n’avons pas telle ou telle chose dans notre vie, nous ne seront pas heureux. Combien de fois n’avons-nous pas dit que tant que nous n’aurions pas tel travail, telle relation, telle maison ou telle situation financière nous ne pourrions être pleinement heureux ? (et je suis comme vous, je n’ai jaaammmmais dit ça !) Notre bonheur est donc conditionnel. C’est seulement à la condition qu’un certain nombre de critère soit satisfait que nous pensons trouver l’épanouissement.  Cela signifie que ce bonheur se trouve à l’extérieur de nous-même et qu’il peut, de ce fait, dépendre des autres. C’est aussi le risque de missionner l’autre et de lui donner une toute puissance sur notre vie.

Nous pensons souvent à tord qu’il nous sera difficile de trouver un équilibre et une qualité de vie, si l’autre ne fait pas partie intégrante de notre vie et s’il ne répond pas à certaines de nos attentes. Et c’est souvent là un lot de déception qui se succèdent car cet autre ne sait pas comment il doit faire pour nous combler.  Et lorsqu’il y parvient nous en redemandons, de plus en plus, tel des junkies de l’amour.

Pourquoi avons-nous tendance à en demander autant ?

Car nous nous avons appris à croire qu’il n’était pas possible de se satisfaire par nous-mêmes. Et nous allons chercher à remplir nos vides par des moyens physiques, émotionnels et virtuels afin de combler ceux-ci.

Une dépendance ou addiction est une envie pulsionnelle, transformée en besoin fondamental, dont nous ne pouvons nous passer sans que cela n’affecte notre bien-être malgré notre volonté de nous y soustraire. Elle peut être d’ordre physique tel que : drogue, alcool, nourriture, sexe, jeu vidéos, etc. ou psychique : amour, travail, sport, etc.

Ces « addictions » sont souvent multifactorielles , mais trouvent leurs racines dans les blessures de vie et parfois celle de l’enfance. (allez, c’est reparti avec notre enfance, j’vous jure !)

Toutes dépendances nous privent de notre puissance intérieure, moteur essentiel à l’autonomie et l’indépendance.

C’est plus fort que toi !

Combien de fois n’as-tu pas dit : « Je sais que je ne dois pas, mais c’est plus fort que moi ». C’est là où tu peux te dire que ce n’est plus ta raison qui prend le dessus mais un processus chimique qui fait s’activer ce qui est appelé l’amygdale cérébrale.

Situer dans ton cerveau, c’est un peu la boîte noire de ton inconscient. C’est là que vont se loger tous les souvenirs positifs et négatifs et la manière dont tu auras agit fasse à ceux-ci (lutte, fuite ou subjugation). C’est aussi ce système qui est appelé, système de récompense et qui fait que lorsque tu vie une situation qui déclenche une réponse émotionnelle positive, tu auras envie de la revivre (exemple la première fois que tu as embrassé ton amoureur.euse et que tu as ressenti des papillons dans le ventre).  Ou, au contraire, lorsque tu auras vécu une situation traumatisante, il se pourrait qu’en fonction de certains facteurs déclenchants, tu puisses avoir une crise de panique (ex : tu as eu un accident de voiture et lorsque tu entends des crissements de pneu, tu ne peux t’empêcher de vouloir pleurer car cela te ramène des souvenirs inconfortables).  En fonction de ce système, nous recherchons des plaisirs de plus en plus fort afin de ressentir cette sensation de la première fois. Nous allons augmenter les doses.

Même si c’est parfois tordu, (si, si, je t’assure c’est vraiment tordu) nous pourrions très bien provoquer des disputes avec l’autres afin de nous réconcilier sur l’oreiller. (Mais je suis d’accord avec toi, c’est pas toi, c’est l’autre 😉 )

N’oublies pas que dans toutes dépendances il y a un bénéfice secondaire. Même si à court, moyen ou long terme il y’a souffrance, tu y gagnes quelque chose, que cela soit en terme :

  • De stimulation: cela génère de l’intérêt et évite ainsi de parler du vrai problème, de tes blessures ;
  • de reconnaissance : c’est une façon de recevoir de l’attention ou de t’en donner ;
  • de structure : ça permet d’occuper ton temps .

Plus la récompense est puissante en terme physique ou/et émotionnel, plus nous allons provoquer un moyen conscient ou inconscient pour solliciter cette récompense, même si cela fait que nous passons systématiquement par un moment chaotique (dispute, insulte, coup, tromperie, etc….). C’est certain, nous aurions pu trouver plus simple !

Autonomie et indépendance

Etymologiquement (ça fait le gars qui étale sa science…mais oui, j’assume !) le mot autonomie, vient du grec autos qui signifie « soi-même » et nomos, « loi ». Être autonome, c’est obéir à sa propre loi, se gouverner soi-même. Quant au mot Independance, du latin in, « privé de », et dependere, « être suspendu à », soit : ne pas être rattaché à. .

S’aimer c’est trouver l’équilibre juste à se gouverner soi-même et ne dépendre de rien ni de personnes.

Cela nous amène donc à nous pencher sur le travail de Katherine Symor analyste transactionnelle américaine qui a travaillé dans les années 1970 sur un modèle appelé « Les cycles de la dépendance »

 Katherine à développée ce modèle en travaillant avec des femmes qui ne pouvaient faire que des choix limités en termes de politique, économie ou de structure sociale. Cela faisait d’elles des personnes opprimées qui étaient donc dépendante d’une situation dont elles ne pouvaient se soustraire.

Ce cycle de la dépendance, a démontré qu’il pouvait avoir d’autres applications que celles dont la population à fait l’objet de cette étude. Il a ainsi pu être étendu dans tous les contextes de la vie que ce soit professionnel, familial, amoureux, amicaux, politiques, sociaux, mais aussi tout simplement le développement de l’enfant.

Dans le cycle de la dépendance, chaque étape doit être franchie pour passer à l’étape suivante. De plus ce cycle n’est pas linéaire et chaque fois que la personne est confronté à une nouvelle problèmatique, elle refera l’expérience de la dépendance, mais passera l’étape du cycle plus rapidement et va accroitre une d’autonomie plus accrue.

  • Dépendance

C’est la phase de soumission à l’autre. Toute la responsabilité repose sur l’autre en termes de choix, d’action et de résultat. Le dépendant a besoin de ce dernier pour obtenir ce qu’elle veut. La personne peut avoir un sentiment d’être démunie et pense qu’aucune évolution n’est possible pour faire changer la situation. La personne peut devenir la fameuse Victime du triangle de Karpman (persécuteur, victime, sauveur).  Cette dépendance peut être réelle, comme un enfant qui aurait besoin de son parent pour être nourrit, protégé ou habillé ou pathologique comme dans la dépendance amoureuse : « j’ai besoin de lui/elle pour vivre ».

  • Contre-dépendance

Cette phase correspond à la rébellion, le rejet de ce dont la personne était dépendante.  Elle cherche à remettre des limites et cela peut se voir par des émotions telle que la colère, l’agressivité. Celle-ci est nécessaire et permet de passer à l’étape de l’indépendance/autonomie. C’est à cette étape que la personne dépendante commence à se réveiller et se rend compte que son bonheur est conditionnel d’une personne, un produit, une situation. Elle cherchera dont à rétablir l’équilibre. C’est là, que la personne affirme sa liberté et/ou lutte pour la (re)conquérir.

  • Indépendance

 Ainsi à cette troisième phase, la personne qui fait l’expérience de l’indépendance reprend l’entièreté de sa responsabilité autant de ses actes que de ses émotions, des conséquences qui peuvent s’y rattacher. Elle ramène la conscience au niveau des valeurs, de l’identité, de sa capacité à faire un. Elle s’autonomise et sait qu’elle peut obtenir ce qu’elle souhaite par ses propres moyens. A l’extrême de cette autonomisation, la personne peut avoir l’envie de tout envoyer valser (travail, famille, conjoint,…) et cela peut-être proportionnel au sentiment d’enfermement qu’il y a pu avoir dans la phase de dépendance. Souvent plus nous attendons à nous autonomiser plus la force avec laquelle nous allons passer par cette phase de crise sera puissante.

  • Interdépendance

Enfin la dernière phase est celle de L’interdépendance. Cette phase correspond à celle du toi + moi =  nous. Au travers de cette étape nous conjuguons nos forces et nos capacités pour le meilleur du Nous. Ce « Nous » sait ce qui lui appartient et sait ce qui appartient à chacune des parties constituant cette intersection.

Petit exercice

Je t’invite maintenant à faire une liste des tes dépendances. De quoi dépend ton bonheur ? Que cela soit terme d’addiction alimentaire, amoureuse, psychique. Quelles sont ces choses qui si elles ne sont pas là ou si elles disparaissent font que tu perds ton équilibre. De quoi dois-tu t’affranchir afin de retrouver plus d’autonomie et faire en sorte que tu sois le seul responsable de ton bonheur ?

Cela ne signifie en rien que tu ne puisse plus reposer sur l’autre, mais il ne doit pas devenir la source à ton équilibre intérieur. Comme nous l’avons vu dans « le cycle de la dépandance », à la quatrième phase, l’autre peut parfois conjuguer ses forces aux nôtres afin d’apporter « un plus » lorsque nous sommes stressé, fatigué ou malade.

C’est à cet instant que la magie de la relation peut opérer car l’autre devient une zone sécuritaire, un lieu où il est possible de se raconter, se poser, se déposer, sans risquer de perdre son autonomie.

Pas concerné

Nous sommes d’accord, toute cette histoire ne te concerne pas, tu n’es pas dépendant de ton café du matin, de ta cigarette ou ton joint, de cette nouvelle paire de chaussures que tu as vu (et sans laquelle la vie ne va plus avoir aucun sens, si tu ne l’as pas dans ta garde-rode), de Game of Thrones…Et attention, loin de moi l’idée de vouloir te culpabliser. Il est juste intéressant de ramener ta conscience sur ces petits gestes anodins ou parfois très importants qui parlent de tes ombres ou ces parties de toi qui cachent tes douleurs, ton « j’ai mal à la vie »…Poses un regard neurtre, observes et vois jusqu’où tes petites addictions sont capables de te mener et quand tu en abandonne une par quoi la remplaces-tu ? Une nouvelle addiction ou un levier pour plus t’aimer, t’estimer et te respecter ?

En ce qui me concerne j’ai abandonné le Vavyvel (remplace les v par b) et les Zmartiz (remplace les z par s – tout ça pour pas citer de marques ! pffffff)

Ce que tu dois retenir :

  • S’aimer c’est comprendre que ton bonheur ne dépend que de toi ;
  • toute dépendance te prive de ta puissance et ton pouvoir de décision ;
  • la dépendance c’est aussi un processus chimique, qui active ton système de récompense et c’est ce qui fait que « c’est plus fort que toi » ;
  • il y a un bénéfice secondaire à toute dépendance ;
  • la dépendance te nourris en terme de stimulation, reconnaissance, structuration ;
  • il y a 4 phase pour passer de la dépense à l’interdépendance (dépendance, contre-dépendance, indépendance et interdépendance).

Et toi, de quoi et de qui es-tu encore dépendant afin de te remplir intérieurement ?

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