S’aimer c’est quoi ?

Vaste question. Récemment, je lisais une étude sur le bonheur et selon Robert Waldinger, professeur de psychiatrie à Harvard, (rien que ça !), le bonheur ne se trouverait pas dans l’argent ou la notoriété, mais dans des relations sociales solides.

Et que faisons-nous la moitié de notre vie ? Nous courrons après la reconnaissance, l’amour. L’autre moitié nous essayons de comprendre le pourquoi de nos échecs et de panser nos blessures.

« On » m’a souvent dit (mais qui « on » ? ; La famille, les amis et bien-évidemment, touuuuuus les livres de développements personnels que j’ai acheté et qui pourraient remplir la bibliothèque nationale), que pour être aimer, il fallait d’abord s’aimer soi-même. Malgré tout ce que j’avais pu lire ou un nombre incalculable de livres que j’aurais pu troquer contre pas mal de paire de chaussures, ce n’est que lors d’une énième (la septième, plus exactement. Oups) rupture sentimentale, qu’enfin, je venais de faire « tilt ».

Un Narcissisme bien construit pour plus de confiance en soi ?

Non, être narcissique n’est pas une pathologie. Même si à terme cela peut le devenir, si nous ne nous définissons qu’au travers de l’image physique ou sociale que nous renvoyons aux autres

Par contre un narcissisme bien construit est tout à fait nécessaire afin de consolider la confiance en soi, l’estime de soi et par extension, l’amour de soi.

Mais qu’est-ce qu’un narcissisme bien construit ? C’est le fondement même de notre identité !

Nous nous construisons grâce au regard de l’autre. Et lorsque nous avons été reconnus comme quelqu’un d’aimable (c’est à dire que l’on peut aimer) premièrement par papa et maman (vous êtes démasqués bande de petits filous ! ) nous pouvons, alors, nous-mêmes nous aimer, nous respecter, (appelé narcissisme primaire, en psychanalyse) et  développer la capacité à aimer L’Autre (ou narcissisme secondaire).

Cela peut devenir un problème, lorsque ce narcissisme n’est pas assez bien nourri et va générer, dévalorisation et manque de confiance en soi ou à l’inverse, une forme narcissisme hypertrophié qui pourrait faire que chaque fois que vous voyez un miroir vous vous faites des bisous-bisous en laissant des traces de lèvres (ce qui ne mets jamais arrivé, je précise !Et si on vous dit le contraire c’est que c’était pour me rebooster un peu, rien de plus !). Et parfois, si nous grattons le vernis, nous nous rendons compte que ce hyper-narcissisme n’est qu’une stratégie pour masquer notre manque de confiance en soi.

Et lorsque nos parents, éducateurs, ou toutes personnes ne nous à pas suffisamment nourrit sentimentalement, nous grandissons avec des manques, que nous allons devoir pallier par nous même par la suite.

Evaluer combien tu t’aimes

Oui,  tu as bien lu. Combien t’aimes-tu ? La question peut paraître étrange, et je ne te demande pas de définir une valeur monétaire, mais plutôt une échelle te permettant de voir à combien tu t’estimes avoir d’amour pour toi-même.

Si tu devais te donner une cote de un à dix, dix étant le maximum d’amour que tu as pour  toi, combien te donnerai tu ?

La réponse peut être parfois étonnante et je te demande justement de te laisser surprendre. 

En fonction des jours, de ton état émotionnel, des situations de vie, il se peut que cette cotation soit variable. Et cela peut aussi t’indiquer comment tu te juges en fonction de tes comportements (et n’oublies pas, nous ne sommes pas nos comportements 😉 ), tes attitudes, les croyances vis à vis de toi-même.

Evaluer comment tu t’aimes

Maintenant, comment t’aimes-tu ? As-tu tendance à te critiquer, t’encourager, te regarder avec dégoût ou fierté dans le miroir ? Comment parles-tu de toi ? En d’autres termes, comment fais-tu pour te donner des signes de reconnaissances ?

Un signe de reconnaissance peut être :

  • verbal ou non verbal : un clin d’œil, un signe de la tête ou de la main, un bonjour ;
  • positif ou négatif : un compliment ou une critique négative ;
  • conditionnel ou inconditionnel : le premier est factuel, précis et circonstancié, il concerne le « faire » : « ton travail est excellent » ou « ta moussaka est trop salée » ; le second est relatif à « L’’être », à la personne dans sa globalité : « Je t’aime », ou « Tu es nul.le » ;

Et comme nous ne sommes servit aussi bien que par nous-mêmes, nous pouvons nous donner ces signes sans l’aide de l’autre.

  • Verbal : « Je suis génial.e ! »
  • Non-verbal : Je me fais un bisous sur le moiroir un clin d’œil dans le miroir.
  • Positif : « J’évolue énormément en ce moment »
  • Négatif : « Je suis vraiment le/la dernier.ière des imbéciles »
  • Conditionnel : « J’ai exécuté cette tâche à merveille »
  • Inconditionnel : « Je suis génial.e » (oui, je me répète), « je m’aime », « je le mérite ».

 

Ma relation à L’Autre miroir de mes manques

Si tu es en relation, tu vas pouvoir utiliser celle-ci comme miroir de la relation à toi-même et si non, et bien pas de bol, je te conseille de t’inscrire sur un site de rencontre ! (mais nan, je plaisante…fais-toi un bisous sur le miroir ! ).  Plus sérieusement, si tu es célibataire tu peux simplement observer ton rapport aux autres.

Quels sont les signes de reconnaissance que tu vas chercher chez L’Autre ? Et ne crois pas que tu vas toujours chercher du positif. Il arrive que nous ayons un regard tellement négatif sur nous-même que nous provoquons les signes de reconnaissance négatif afin de confirmer nos croyances sur nous-même. Je sais c’est tordu, mais si tu cherches un coupable, n’hésite pas à téléphoner à papa et maman ! (mais nan, là aussi, je plaisante, il ne sont pas responsable de tous tes malheurs.)

 

Tomber amoureux de soi

Est-ce que cela te viendrait à l’idée d’épouser le premier mec ou la première nana qui passerai le coin de la rue, sans savoir si celui-ci ou celle-ci ne partage pas des points communs, des valeurs et regarde dans la même direction que toi ?  Et parfois, même si nous prenons notre temps, bien que tous les signes démontrent que ça risque de devenir très vite compliqué, nous nous évertuons à faire rentrer un cube dans un rond, en nous disant « Ca va marcher ! », presque à la limite de l’hystérie.

C’est exactement la même chose pour toi-même. Tous les jours tu cherches à te prouver que tu t’aime, tu te lèves en essayant de te persuader de l’affaire, mais en même temps tu te maltraite, car tu ne sais pas comment faire autrement.  Tu te juges, tu te parles mal, tu ne fais pas attention à ton rythme, tu te trouves des excuses pour ne pas faire ce que tu dois faire pour toi ou bien, tu ne t’autorises aucun pas de travers, aucunes poses tant que ta to-do list n’est pas terminée. En d’autres termes, tu es devenu ton propre persécuteur.

Comme je le disais précédemment, quand on aime « L’Autre », on cherche à prendre soin de lui, à lui faire plaisir et à trouver l’équilibre entre soi et elle/lui. Et surtout, nous apprenons à le connaître. Qu’est-ce que cet autre aime ? Qu’est-ce qui fait concrètement plaisir ? Qu’elles sont les limites ? Qu’est-ce qui n’est pas négociable ?

Je te propose d’apprendre à redevenir intime avec toi-même.

Comment ?  En évaluant :

  • Tes besoins physiques ;
  • tes besoins psycho-émotionnels ;
  • tes besoins transpersonnels (ou psycho-spirituel, si ce mot ne te parle pas).

Il va être temps pour toi de redéfinir ton espace pour toi-même et cela malgré les autres. Un espace pour toi, un espace pour les autres. On peut même se la jouer Dirty Dancing « Je n’envahis pas ton espace, tu n’envahis pas mon espace » !

 

Créer de l’intimité pour mieux se connaître, mieux s’aimer.

Nous pensons, à tort, bien se connaître. Effectivement, nous pouvons définir les couleurs que nous aimons, les plats que nous préférons, les petits plaisirs qui nous stimulent, mais souvent nous n’avons pas un regard complet.

Redéfinir son intimité, c’est passer un moment avec soi et devenir égoïste !

Ne t’inquiète pas, devenir égoïste ce n’est pas vivre en autarcie dans ton petit monde mais juste investir dans un espace personnel.

Et cet espace passe par le fait de se construire une routine ou rituels. Je te propose de te de référer à mon article « Si la vie est une histoire d’amour avec soi, alors, je construis une relation de qualité avec moi-même ».

En créant cette intimité avec toi-même, tu vas te donner le temps de mieux te connaître et (re)définir, ce qui est important ou non pour toi.

C’est une façon aussi de reprendre contact avec ton corps et ce que tu ressens.

Plus tu es en contact avec ton ressenti intérieur, plus tu seras à même de savoir ce qui est bon ou mauvais pour toi.

Sans s’en apercevoir, nous sommes très souvent coupé de notre côté kinesthésique. Nous avons appris à écouter notre mental, à raisonner, mais ce qui se passe dans notre corps est mis de côté au profit de nos constructions analytiques.

Certes, nous en avons besoins. Il serait dangereux de faire sa comptabilité au « ressenti », on pourrait s’inventer des ressources financières très généreuses, mais elles le seraient surtout sur papier. La réalité serait toute autre.

Ma boussole intérieure, boussole de mon bien-être.

C’est dans l’intimité qu’un couple apprend à se connaître. Il en est de même pour la relation à toi-même. Et n’oublie pas, plus tu te négliges, plus tu auras tendance à ne pas te faire respecter. Et plus tu surinvestira la relation à l’autre afin de pallier les manques. Cette intimité est donc un moment sacré avec toi-même.

Comment te reconnecter à tes sensations internes ? Je te propose de prendre un moment pour être en contact avec ce qu’il se passe dans ton corps.

Assis-toi confortablement, coupe ton portable, la musique et isole-toi quelques instants et réponds aux questions suivantes :

  • Que ressens-tu en ce moment dans ton corps ? – fais l’état des lieux de ce qui se passe dans ton corps ; tensions, douleurs, digestions, respiration ;
  • penses à un moment sur le mois, la semaine ou la journée qui t’a fait du bien. Que ressens-tu ? Et où cela se passe-t-il dans ton corps ? Comment sais-tu que cela es agréable ? Qu’est ce que cela fait naître en terme d’émotion, de sensation ?;
  • Penses maintenant à quelque chose qui occasionne un stress relatif (évite donc, les situations du style : ablation d’un bras ou enterrement de ton tamagotchi), exemple : tâches administratives, conversation à avoir, ect…Que ressens-tu ? Qu’est-ce que cela génère en toi ? Où localises-tu cette sensation ?;
  • Prend maintenant le temps de faire le bilan. Quelle est la différence entre ce qui t’habites quand c’est agréable ou désagréable ?  Arrives-tu à différencier les sensations ? Si oui, super passons à la suite. Si non, t’inquiète, cela peut prendre du temps de se reconnecter à ses sensations. Alors recommence l’exercice.

Il t’arrive surement de te dire parfois : « Je ne le sens pas », et pourtant, tu vas au-delà de cette sensation et tu te mets en action. Par la suite tu diras « Je le savais » et si tu en parles à tes amis, ils te diront : « Je te l’avais dit » ou « pourquoi, tu ne t’es pas écouté ? »

Prend pour principe que dès qu’il y a un truc qui se vrille dans ton corps, quand ton coeur palpite (autre que lorsque tu regards la personne que tu aimes ou quand tu fais du sport, ça c’est normal !), quand tu sens un manque d’énergie ou de motivation « à l’idée de », c’est que quelque chose ne te conviens pas. Plusieurs réponses possible :

  • Ce n’est pas le moment pour toi ;
  • ce n’est pas une situation (pas le bon lieu, la bonne personne, la bonne activité) pour toi ;
  • ce n’est la bonne manière pour toi.

Peut-être à tu besoin de prendre du temps pour savoir quelle est la raison de ta résistance, mais elle te permettra de ne pas perdre de temps par la suite et savoir exactement ce qui te conviens ou non. Et là, ton mental va pouvoir explorer les hypothèses, jusqu’à ce qu’une fasse sens pour toi. La tension, forte ou faible s’atténuera et tu seras ce qui est juste dans l’instant.

 

S’accepter pour ce que tu es

Apprendre à tomber amoureux de soi, cela passe donc par ces différentes étapes. En redéfinissant ce qui te conviens ou non, en prenant ce moment d’intimité avec toi-même, tu pourras automatiquement délimiter ton espace et tes frontières. Ainsi, tu vas te rendre compte que comme tous, il y’a des choses qui te conviennent et d’autres non. Et c’est OK. C’est là que va commencer ton processus de « ne pas chercher à plaire à tous ».   Tu vas donc être amené à aimer tout ce que tu es. Tu pourras petit à petit appréhendrer toutes les facettes de ta personnalité et reconquérir ton territoire. C’est le gage automatique de plus d’estime de soi, de respect et par extension d’amour.

 

Ce qu’il faut retenir :

  • Reconstruire un narcissisme sain ;
  • évaluer combien tu t’aimes ;
  • définir les signes de reconnaissance que tu te donnes ;
  • évaluer tes besoins, physiques, psycho-émotionnels et transpersonnels ;
  • créer de l’intimité avec toi-même ;
  • reprendre contact avec ton corps – ta boussole intérieur

    Je t’invite à répondre à cette question et si tu le désir, partager ton feedback :

 

Et toi ? comment et combien tu t’aimes ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *